Lavande, plante aromatique de la famille de la menthe, originaire d'Eurasie. Les fleurs se présentent en épis terminaux et comportent quatre étamines, un pistil unique, un calice à cinq dents et une corolle tubulaire à cinq lobes formant deux lèvres. Le spic et la lavande vraie sont des arbrisseaux méditerranéens que l'on cultive aussi dans les jardins. Leurs feuilles sont étroites et leurs petites fleurs bleu-mauve contiennent l'huile de lavande utilisée en parfumerie. Les fleurs de lavande séchées sont mises en sachets pour parfumer les vêtements et le linge.
Famille : Labiées, Lamiacees
Origine : Europe, Midi de la France
Parties utilisées : fleurs et huile essentielle obtenue par distillation de la plante à la vapeur (production française d'essence de lavande: 75 à l50 000 kg par an)
Obtention de l'HE : par distillation des fleurs
Rendement de l'HE : 1,5 à 1,8%
Densité de l'HE : 0,888 à 0,890
Indice de réfraction de l'HE : 1,458 à 1,464
Pouvoir rotatoire de l'HE : -11° à -7°
Chimiotypes : éthers de linalyle et de géranyle (35 à 55 % d'acétate de linalyle), géraniol, linalol, cinéol, d-bornéol, limonène, 1-pinène, caryophyllène, éthers butyrique et valérianique, coumarine...
Divers : parfumerie, cosmétique
Propriétés :
Usage interne :
- antispasmodique (elle est excitante à doses toxiques)
- analgésique, calmant de l'excitabilité cérébro-spinale (par voie digestive et cutanée) : Cadéac et Meunier
- antiseptique, bactéricide, interne et externe (J. Marchand, Forgues et P. Neurisse)
- antiseptique pulmonaire et modificateur des sécrétions bronchiques (béchique)
- cholagogue, cholérétique (E. Chabrol)
- diurétique et sudorifique
- tonique, tonicardiaque et calmant des nerfs du cœur
- antirhumatismal
- augmente la sécrétion gastrique et la motricité intestinale
- antimigraineux
- sédative
- vermifuge
- emménagogue
- hypotenseur (Caujolle, Cazal)
Usage externe :
- cicatrisant
- antiseptique
- dermatologique
- parasiticide, insecticide
- antivenimeux
- régulateur du système nerveux
Indications :
Usage interne :
- irritabilité, spasme, insomnies
- fièvres éruptives, maladies infectieuses
- mélancolie, neurasthénie
- affections des voies respiratoires : asthme, toux quinteuses (coqueluche), grippe, bronchite, tuberculose
- oliguries
- rhumatismes
- débilité infantile
- atonie gastrique (digestions lentes) et intestinales (météorisme)
- migraines, vertiges, hystérie, séquelles de paralysie
- entérite (diarrhées), typhoïde
- cystites, blennorragie
- scrofules, chlorose
- parasites intestinaux
- règles insuffisantes
- leucorrhées
- hypertension
Usage externe :
- plaies de toutes natures simples, atones (ulcères de jambe), infectées, gangréneuses, syphilitiques, chancres, fistules anales
- eczéma chronique périnéal, péri-anal
- leucorrhées
- brûlures
- affections pulmonaires
- acné, couperose
- piqûres d'insectes, morsures d'animaux et de vipères (traitement d'appoint)
- pédiculose, gale
- pelade
Mode d'emploi :
Usage interne :
- infusion une cuillerée à dessert de fleurs par tasse d'eau bouillante. Infuser 10 minutes. 3 tasses par jour, entre les repas
- alcoolature : 40 gouttes, 4 fois par Jour, dans un peu d'eau (diurétique)
- huile essentielle : 2 à 5 gouttes dans du miel ou en solution alcoolique, 2 à 3 fois par jour. En analgésie, 1 gramme à jeun inhibe la sensibilité en laissant l'intelligence intacte mais assoupie.
- vénérologie : perles d'essence de lavande déterpénée à 0,05-0, l0 cg 2 à 10 jours, dans la blennorragie (antiseptique - analgésique, préférable aux essences de santal, cèdre ou copahu).
- infusiondes 5 fleurs : diurétique dans les maladies infectieuses, fièvres éruptives (H. Leclerc)
fleurs de lavande 10g fleurs de bourrache 5g fleurs de souci 5g fleurs de genêt 5g fleurs de pensée sauvage 5g Une cuillerée à soupe par tasse d'eau bouillante. Infuser 10 minutes. 3 tasses par jour
Usage externe :
- décoction : une poignée de fleurs pour un litre d'eau. Faire bouillir 10 minutes. Ajouter un litre d'eau (à utiliser en injections vaginales dans les leucorrhées)
- une poignée dans ½ litre d'huile d'olive. Placer au bain-marie pendant 2 heures. Laisser une nuit. Passer à travers un linge et utiliser en onctions contre l'eczéma sec
- alcoolat : en lotions et frictions (rhumatismes)
- essence : pour lavages, irrigations pansements des plaies et brûlures :
essence de lavande déterpénée 100g sulforicinate de soude 900g à utiliser à la dose de 2 à 4 % dans l'eau. Egalement pour vaporisation dans les salles publiques (solution à 2 %)
- associations bactéricides et cytophylactiques (plaies atones)
essence de thym essence de lavande OU
essence de citron déterpénée carvacrol - également contre plaies et brûlures : essence de lavande associée à d'autres essences dans le "Tégarome", en applications simples ou en dilution dans l'eau.
- huile aromatique pour badigeonnage des plaies atones :
essence de lavande 10g huile d'olive 100g - plaies syphilitiques, chancres, fistules anales, pelade : attouchements à l'essence déterpénée
- leucorrhées, soins intimes :
borax pulvérisé 100g essence de lavande déterpénée 5g à séparer en sachets de 10g : un sachet dissous dans un litre d'eau tiède, pour injections vaginales
- pommade pour fissures anales (Meurisse) :
lavande déterpénée 1g huile de vaseline 5g oxyde de zinc 10g sous-nitrate de bismuth 4g vaseline blanche 15g - pommade d'Helmerich (contre la gale) :
gomme adragante 1g sous-carbonate de potasse 50g soufre sublimé 100g glycérine 200g essence de lavande } aa 1g essence de citron essence de menthe essence de girofle essence de cannelle - lotion stimulante de Sabouraud :
teinture d'essence de lavande 30g acétone pure 30g eau distillée 30g nitrate de sodium pur 0,50g nitrate de pilocarpine cinquante ctgr alcool à 90° q.s.p. 250 ml En frictions quotidiennes du cuir chevelu
- piqûres d'insectes : frictionner avec un mélange d'essence de lavande et d'alcool à parties égales.
- décoction ou "laits" de lavande pour les bains généraux (enfants débiles ou fragiles). Ces bains sont sédatifs (troubles nerveux, insomnies). A prendre de préférence le soir. Alterner avec le romarin, pin, acore, algues.
Il existe également la GRANDE LAVANDE ou ASPIC (Lavandula spica) qui pousse au bord de la mer jusqu'à 500-600 mètres d'altitude. On en tire l'essence d'aspic (calmant de l'excitabilité cérébro-spinale).
L'essence d'aspic, contrairement à la précédente, contient peu d'éthers calculés en acétate de linalyle, mais une quantité plus ou moins importante de camphre. On l'utilise notamment comme insecticide et dans l'industrie des vernis. Les insectes ont, en outre, créé un hybride : le Lavandin.
En Grande-Bretagne, dans la région de Mitcham, on trouve également une lavande appréciée.
N.B. :
- L'essence de lavande a des propriétés antivenimeuses bien connues de certains chasseurs. Dans les Alpes, lorsque leurs chiens sont mordus par des vipères, les chasseurs cueillent de la lavande, la froissent et en frottent les animaux mordus. Le venin est immédiatement neutralisé.
- A la dose de 4,5%, l'essence de lavande tue le bacille d'Eberth (typhoïde) et le staphylocoque. A 5%, elle détruit le bacille de Lœffler (diphtérie) : Professeurs Morel et Rochaix, 1926. Son pouvoir antiseptique est p1us puissant que celui du phénol, du crésol et du gaïacol.
- L'essence de lavande tue le bacille de la tuberculose à la dose de 0,2‰ (Professeurs Courmont, Morel, Bay, 1928). Les vapeurs détruisent le pneumocoque et le streptocoque hémolytique en l2 à 24 heures.
- Dans l'Antiquité, l'eau de lavande était utilisée pour combattre les blépharites.
- Eau de lavande :
fleurs de lavande (fraîches) 60g alcool à 32° 1 litre Laisser macérer un mois et filtrer
- Les fleurs de lavande servent à aromatiser le linge et le préserver des mites.
Element : Air
Correspondance planétaire : Lune, Jupiter