L'orthographe selon le dictionnaire des Communes, du village de la piève d'Alesani où s'établirent (où se réfugièrent ?) les Vincenti, est exactement Piobetta avec 1B et 2T.
La codification, assez curieusement est… 2B234 Haute Corse.
Le code postal est : 20234 Valle d'Alseni.
Arrondissement Corte, C. Orezza-Alesani-481 habitants.
Le biographe du Comte Vincenti, Cadet de Gassicourt, orthographie le nom du village avec 2B.
Pierre François Xavier Vincenti, né rue Notre-Dame de Lorette à Paris, signait ses articles avec 2B.
Préfiguration ? Précognition ?
Le Comte Vincenti-Piobb étudia, et en partie décrypta, les Centuries et Prophéties de Nostradamus. Or, chose étrange, le quatrain latin (Centurie VII, p.79) contient en initiales son nom :
Legis Cautio Contra Ineptios Criticos
Qui legent hosce versus, mature censunto :
Prophanum vulgus et Inscium ne attrectato :
Omnesque Astrologi, Blenni, Barbari procul Sunto,
Qui aliter facit, is rite sace resto.
Cela peut donner en traduction libre :
"Ceux qui liront ces vers les comptent mûrement… Arrière ! profane, ignorant, astrologue. Pour le reste c'est l'affaire du sacré."
LE SURREALISME
J'indiquerai aussi que Piobb influença le mouvement surréaliste sur les traces de Pierre Mabille. C'est André Breton lui-même qui l'indique dans la préface de la réédition du Miroir du Merveilleux de P. Mabille après le décès de celui-ci.
Les surréalistes s'intéressèrent au paranormal, aux rêves, à l'écriture automatique, et publièrent certains travaux chez J. Corti (dans la mouvance d'A. Giacometti et N. Mitrani). Ces préoccupations se trouvent dans les poèmes de Yves Battistini, professeur de Lettres à Sartène, comme dans la peinture automatique de César Peverelli.
LES VINCENTI DA PIOBBETA
Pierre Vincenti, né à Paris le 12 avril 1874, est décédé dans cette même ville le 12 mai 1942. Il descendait d'une vieille famille florentine fixée en Corse vers la fin du XIVème siècle, suite aux sanglantes querelles entre Guelfes et Gibelins.
Ils s'établirent à Piobbeta, canton de Valle d'Alseni, arrondissement de Corte, et ajoutèrent par la suite à leur nom celui de leur village, devenant ainsi "Les Vincenti da Piobbeta".
Son père, le Comte Vincent Vincenti, était l'arrière cousin du général Cervoni. Il naquit en Corse en 1822. Ce fut un chirurgien de grande réputation, major aux Zouaves Pontificaux.
Pierre Piobb débuta fort jeune dans le journalisme, et dès 1893, lors d'un séjour à Ajaccio, il fonde un Echo de la Corse.
LA SOCIETE SCIENCES ANCIENNES
De 1895 à 1899 il donne des articles au Monde illustre et à la Paix. Il entre en 1900 aux Lectures Modernes, puis comme chroniqueur scientifique à Nos loisirs, à la Revue des Revues, à la Liberté, à l'Information, où il rédige la chronique industrielle.
Il assurera de même de 1929 à 1933 la rubrique politique de l'Echo d'Alger.
Il publie en 1910 La Corse d'aujourd'hui, véritable réquisitoire contre l'attitude des pouvoirs publics envers la Corse. Hélas, son appel ne fut pas entendu. Il publie aussi dans la collection du Tour du Monde, Le déboisement de la Corse et Le paludisme en Corse.
La véritable œuvre de Piobb concerne cependant une série d'ouvrages sur l'occultisme. En 1907 il fait paraître le Formulaire de Haute Magie, en 1908 une étude mythologique intitulée Vénus. C'est en 1907 que Piobb fit connaissance de Charles Barlet dont il ne tarde pas à devenir l'ami.
Barlet, Martiniste connu, ami de Papus, avait constitué autour de lui un petit groupe de chercheurs, lequel alimenta par la suite le noyau d'où sortit en 1909 la Société des Sciences Anciennes.
La Société des Sciences Anciennes, déclarée le 20 Mars 1909, comptait dans ses membres :
- Oswald Wirth, symboliste, auteur de travaux sur la tarologie, le symbolisme initiatique et hermétique.
- Le Baron de Roure de Paulin, Avocat, Héraldiste au conclave, historien des Sciences de l'Antiquité, secrétaire de la Société des Ex-Libris.
- Horace Choisy, Théosophe, Licencié en droit, secrétaire de la S.D.S.A. spécialisé en Astrologie générale et en Mythologie Amérindienne.
- Eudes Picard, ami du physionomiste Ledos, trésorier de la S.D.S.A. traducteur des œuvres de Morin de Villefranche, et auteur de travaux sur le Zodiaque et la Géographie Sacrée.
- Jacques Brieu, critique occultiste du Mercure de France, auteur d'essais sur la Forme d'après la Théosophie, l'Occultisme et la Kabale.
- Le Docteur Vergnes, Spagyriste et auteur de travaux sur les médecines anciennes. Mavéric lui dédicacera un ouvrage sur L'art métallique des anciens.
- Le polytechnicien Eugène Caslant, connu pour ses travaux sur la géomancie, le développement des facultés paranormales, l'astronomie électrodynamique, et qui dirigea le Traité Méthodique des Sciences Occultes qu'écrira Papus.
- Castelot, le président de la Société Alchimique de France, fondée à Douai, et rédacteur du roman initiatique Les Fils d'Hermès.
- Paul Vulliaud, homme de lettres, directeur des Entretiens Idéalistes.
- Francis Warrain, le disciple d'Hoené Wronski qui écrira la synthèse de l'œuvre Psychobiophysique de Charles Henry.
- Albert Jhounet, dit Jounet, collaborateur au Congrès Occultiste de 1907, auteur de l'Année Occultiste et Psychique, membre n°27 de la Société Théosophique d'Orient et d'Occident, et auteur dans la revue méditerranéenne Le Sphinx.
- Félix Cadet de Gassicourt, conservateur adjoint, Bibliothécaire à la Bibliothèque Nationale de Paris, Archiviste de la Société Française des Collectionneurs d'Ex-Libris.
Ces fondateurs de la Société des Sciences Anciennes s'étaient placés sous l'autorité du plus jeune d'entre eux, Pierre Vincenti-Piobb, qui avait 34 ans. La société réunit aussi plusieurs dizaines de noms célèbres jusqu'à la guerre de 1914.
LE MOUVEMENT ESOTERIQUE DU DEBUT DU SIECLE EN FRANCE
On entraperçoit ici à la fois l'influence et l'autorité que Piobb a eues dans le mouvement ésotérique et culturel du début du siècle en France.
Son biographe, Cadet de Gassicourt écrit qu'il passe sous silence les multiples conférences qui remplissaient les séances ordinaires de la société : leur nomenclature n'en finirait pas.
Toutes ces leçons, toutes ces communications, révélèrent au monde savant tout un domaine absolument ignoré et inexploré.
Pendant toutes ces années, de 1897 à 1937, Pierre Vincenti-Piobb passait ses vacances en Corse, seul d'abord puis avec sa femme après son mariage en 1904.
L'activité de la Société se manifesta par des conférences et des cours professés au Trocadéro, avec l'autorisation du Ministère de l'Intérieur, par Albert Jounet, Paul Vuillaud, Oswald Wirth.
Deux dessinateurs l'ont aidé dans l'illustration géométrique des figures clefs qui parsèment ses ouvrages [1], Claude Garlini et Marcel Lavergne. Ils furent très certainement mis au courant de la tradition johannite dont Piobb était héritier en droite ligne par son ancêtre, Antoine Joseph Vincenti, prieur du couvent d'Alseni en 1720.
Dans la revue le Sphinx, de 1920 à 1921, il fit paraître des études sur les principes géométriques d'un décryptage de l'Apocalypse dans lequel la Symbolique Astrologie joue un rôle majeur.
PIOBB ET NOSTRADAMUS
C'est en 1924 que Charles Blech offrit à Piobb la salle de sa société, avenue Rapp où, en 1927, il fit une série de conférences sur Nostradamus. Le livre qu'il publie par la suite, Le secret de Nostradamus, eut un très grand retentissement. C'est à cette époque qu'André Farjat le connut.
Ce dernier publia aux Éditions Psyché une étude mathématique sur les Centuries. C'est sans aucun doute ce qui s'est écrit de plus précieux dans ce domaine.
C'est André Farjat qui transmit à André Savoret cet intérêt qu'il manifesta pour le Voyant de Salon.
Piobb publia aussi en 1939 une étude, Le sort de l'Europe, dans laquelle il expose ses réflexions sur La prophétie de Saint Malachie.
Il laisse sous-entendre que ces deux textes, Les centuries et La prophétie de Saint Malachie, sont beaucoup plus anciens qu'on ne le suppose.
Piobb, le décrypteur interprétateur des Centuries de Nostradamus, est le seul à avoir découvert le système chrono-cosmographique dont s'est servi l'astrophile de Salon. Il dévoile quelle situation secrète a occupé Nostradamus de son vivant et quelle tradition occulte il a pu laisser après sa mort. Il souligne la partie de la tradition secrète à l'aide de laquelle l'intégrité de l'oeuvre s'est perpétuée jusqu'ici et indique des repères dont il affirme qu'il suffit de les mentionner de nouveau pour que la chaîne traditionnelle se continue... Ces lignes du Comte Vincenti paraîtront en 1927 ; assez curieusement, en 1960, dix-huit ans après le décès de Piobb, et trente trois ans après sa révélation du secret de Nostradamus, paraîtra un texte hors commerce intitulé Révélation dont l'auteur, M. -F. Nouveau de son patronyme, signe "Nouveau-Piobb". Il est considéré légalement par acte testamentaire comme le fils spirituel, mais non de race, de P.V. Piobb, le Comte Vincenti da Piobetta lequel, dans la dernière phrase de la préface de la réédition des Centuries et Prophéties de Maistre M + Nostradamus dit que la "révélation actuelle" a été prédite par le prophète lui-même qui a écrit qu'un jour viendrait - et à une date que l'on peut aisément lire - où il serait "ressuscité encore par gens malins".
Dans son Secret de Nostradamus Piobb dévoile beaucoup de choses... ainsi que le rôle de la Corse dans l'Histoire de L'Europe au travers du traité de Cateau Cambrésis...
Il a été en son temps le conseiller occulte et secret des gouvernants de la Troisième République. En certains cénacles il était considéré comme le "Nautonier du navire France", réservant et guidant les Corses influents de hautes sphères gouvernementales, comme il l'écrira lui même en 1935 dans la revue lancée par Maryse Choisy Votre Bonheur.
Un ouvrage récent critique, après bien d'autres auteurs, l'oeuvre Nostradamique de Piobb. Les reproches, dans la logique simple et ordinaire, peuvent sembler fondés. Toutefois Piobb était discrètement provocateur et cherchait, au travers de quelques phrases seulement, après de longs et rigoureux développements, à atteindre ceux qui poseraient les seules bonnes questions aux personnes qualifiées, pour qu'a nouveau la chaîne de l'authentique Tradition se continue. Tel a été son but, son seul but en quête de la vérité au travers de la Raison Géométrique, sujet dont il a développé abondamment les tenants et aboutissants dans sa Clef Universelle des Sciences Secrètes paru après la guerre.
LA MISSION
Certains faits, facilement vérifiables, comme celui du numéro de l'emplacement de sa tombe au Père Lachaise, prouvent de façon irréfutable une "filiation" entre Piobb et les révélations cycliques de l'oeuvre de Nostradamus.
C'est aux Archives Nationales qu'il découvrit les documents, sans doute dans le fond Templier, qui lui permirent de rendre "active" la filiation johannite héritée de son père. Cette filiation a dû se perpétuer.
D'où l'importance qu'il attacha à rédiger avec soin, dans son testament, le legs de différents objets, dont l'épée ayant appartenu à son père. Dans la revue Votre bonheur Piobb raconte des souvenirs d'enfance.
Sa mère étant décédée à sa naissance, il fut élevé par son père, alors au Vatican.
Il fut baptisé par le Pape Pie IX dans la Basilique St Pierre de Rome, au lieu même où les fouilles archéologiques d'après-guerre situeront la tombe de Saint Pierre.
Je passerai sous silence les péripéties survenues à "l'héritage" et l'envol des caisses de documents, avec le "Nouveau Piobb", vers l'Amérique du sud.
Il y a dans la vie de Piobb bien des inconnues, entre autres des Travaux et directives d'ordre politique, sur lesquels il n'est pas nécessaire de s'étendre, mais que l'on discerne en filigrane. Par exemple ses liens étroits avec de hautes personnalités du Ministère de l'Intérieur, et entouré à l'époque par ceux que Vincenti nommait les boni Corsi, sans doute des héritiers.
Avait-il percé le secret de la géométrie sacrée et des cycles, lui dévoilant l'émergeance, en des points précis terrestres et à des moments prévisibles, de ce que nous nommons l'histoire ?
Les sceaux, dessins et emblèmes qui jalonnent ses ouvrages, d'apparence magique, et parfois même naïve, révèlent une parfaite connaissance des lois de la "circulation", qui régissent la grande Empreinte géométrique.
Celle-là même qui conduisit au bûcher Giordano Bruno, et publiée dans son Articuli advenus mathématicos, Prague 1588, ou dissimulées dans celles attribuées à Mantegna.
Piobb nous dévoile une partie de sa mission, entre autre page 501 de sa "clef " : Le chapitre XI de l'Apocalypse donne les nombres pour trouver, en chaque période alternante de l'évolution de l'Humanité, les "dimensions" que doit avoir l'enseignement initiatique." On appréciera le style.
Page 500, en note en bas de page, on trouve aussi cette stupéfiante révélation, dans un style alambiqué.
"Les johannites, qu'en italien on disait giovannaï, ont été persécutés au XIVème siècle. Beaucoup se réfugièrent en Corse. Ils y furent impitoyablement exterminés. Quelques uns pourtant ont échappé au massacre, et c'est un fait ignoré. Il y a dans une haute vallée de l'île, dont les eaux coulent vers l'est, en un endroit si inaccessible qu'on ne peut l'atteindre qu'à pied, toute une famille de giovannaï qui vit retirée... etc."
Bien éloignées des anecdotiques aventures parisiennes, ce furent les oeuvres de Nostradamus qui préoccupèrent particulièrement Piobb. Il avoue avoir dépensé une énergie considérable pour décrypter ces 1167 vers (somme des 22 polygones réguliers), et particulièrement l'énigme posée par le quatrain latin, hors texte.
Trithème et sa sténographie, Nostradamus et son message chiffré, polygonique et phonétique, les Vincenti johannites, la Corse...
Subsiste-t-il encore de nos jours, une lignée conservant cet héritage ?
Il y aurait de même beaucoup à dire sur les "farouches" velléités autonomistes de ses habitants, gardiens souvent inconscients des "lieux", en dehors de toutes considérations politiques, partisanes ou profitables.
Piobb aimait beaucoup la Corse, il l'aimait secrètement. Son père, son oncle lui avaient fait découvrir des chemins initiatiques, des itinéraires sûrs au travers des noms formidables de l'antique mythologie méditerranéenne dont encore maintenant monts et vallées gardent leur géographie sacrée et secrète.
Dans la revue Votre Bonheur, que dirigeait alors Maryse Choisy, Piobb, sujet particulièrement doué, raconte comment, d'une façon spontanée, il fit une sortie en astral, de la Bibliothèque Nationale jusqu'à son domicile. Par la suite il expérimenta ce genre de locomotion avec Henri Christian.
En astrologue érudit il nous fournit cette précieuse indication. "La maison IX du thème de nativité est celle de l'extériorisation. Choisissez l'heure de la planète qui commande cette maison. Par contre, à l'heure qui correspond à la maison IV, il est impossible de tenter une extériorisation."
Il faudrait ajouter à ce sujet que vers 1906 Piobb fonda la Société d'Astrologie que présidait Charles Barlet, et qui rassemblait, outre Barlet et Piobb, H. Selva, Caslant, Flambard, Eudes Picard et Jules Evenot.
UNE AVENTURE EXTRAORDINAIRE
Ces érudits échangeaient des idées et des théories extraordinaires. Barlet eut l'idée de fonder une revue qui consignerait les travaux des uns et des autres, et décida de s'en ouvrir à l'éditeur Chacornac. C'est à l'occasion de ce rendez-vous que Piobb relate une extraordinaire aventure.
"Nous venions de fixer un délai de trois jours, temps nécessaire pour rédiger le contrat, lorsqu'un facteur entra dans la boutique et déposa une lettre. Chacornac, tout en causant l'ouvrit et pâlit aussitôt.
- Tenez, dit-il en tendant la lettre à Barlet, voyez comme il y a des gens méchants.
Barlet lut et pâlit à son tour et, sans proférer une syllabe, me passa cette feuille singulière. C'était une feuille quadrillée sur laquelle se trouvait écrite cette phrase : D'après le Docteur Papus vous serez mort dans trois jours.
Aucune signature, la lettre était anonyme.
Je demeurai, moi aussi, interdit : nous venions à la minute même de prendre rendez-vous pour signer le traité dans les trois jours.
Il y eut un moment pénible, chacun sentait le besoin d'une diversion.
Charles Barlet fit alors appel à ses renforts de scepticisme. J'essayai, de mon coté, de puiser dans les réserves de ma gaîté naturelle. Mais Chacornac était visiblement très impressionné, le visage défait, les yeux vagues. Il nous déclara pontant qu'il ne se sentait nullement malade et qu'après tout il ne comprenait pas pourquoi on lui avait adressé un semblable message.
A la longue, peu à peu, il retrouva la maîtrise de soi et nous le quittâmes en stipulant une dernière fois que la signature du traité aurait lieu dans les trois jours.
Une fois dehors, je demandai à Charles Barlet :
- Qu'est-ce que cela signifie ?
- Je n'en sais rien, me répondit-il. On n'a bien raconté que Chacornac a des difficultés avec Papus mais cela ne justifie pas la lettre anonyme. Et puis Papus ne connaît rien à l'astrologie, ni personne de son entourage actuel : il ne s'agit donc pas d'une simple prédiction. D'ailleurs pourquoi annoncer une mort si ce n'est dans l'intention d'effrayer ? Il semble bien, au contraire, que ce soit là le procédé qu'emploient certains sorciers qui pratiquent les envoûtements. Ah ! Quand on touche à l'occultisme, on risque toujours de susciter des envoûtements. Mais pour quelle raison cherchait-on à nuire à ce brave père Chacornac, la crème des hommes?
- Alors ?
- Alors, mon cher ami, cela ne signifie pas grand'chose. La véritable méthode d'envoûtement, j'ai tout lieu de croire qu'elle est heureusement ignorée. Ce n'est donc qu'une farce, quoiqu'une farce d'un goût déplorable. Au revoir dans trois jours venez me prendre chez moi pour aller signer le traité.
Il me laissa. Je ne pris pas autrement garde au fait dont j'avais été témoin ; il ne pouvait du reste, en aucune manière me causer une impression ; ce n'était, somme toute, que la réception d'une lettre anonyme par un tiers, - fait sans importance.
Et deux jours passèrent sans incident notable.
Au matin du troisième jour, je me réveillais frais et dispos et prêt à me débarbouiller, je me regardai dans la glace.
Stupeur ! J'avais le nez comme une tomate !
On aurait dit que j'avais reçu un formidable coup de poing en plein visage, et pourtant je ne m'étais battu la veille avec personne, - je n'ai du reste pas le caractère batailleur - je m'étais même couché très tôt ayant du travail pressé pour le lendemain.
Simple ecchymose, pensai-je. Cependant mon nez ne me faisait pas mal, et si par hasard je m'étais cogné en dormant, il eût dû être endolori.
D'où provenait donc cette ecchymose ?
Je me contentais d'opérer quelques frictions à l'alcool, et je ne m'inquiétais pas davantage.
Un peu avant l'heure du rendez-vous pour la signature du traité, je me présentai chez Charles Barlet. Il habitait rue des Grands Augustins, non loin de la librairie Chacornac, parmi les livres rares et au milieu d'un désordre pittoresquement vétuste.
Il vint m'ouvrir à sa coutume.
Tiens ! lui aussi avait le nez endommagé ! J'en étais éberlué.
- Qu'est-ce qu'il nous est arrivé ? m'écriais-je.
- Ah ! fit Charles Barlet d'un air assez mal assuré en constatant notre état réciproque, je crains quelque chose.
Du coup, il n'affichait plus son légendaire scepticisme.
- Allons toujours signer, dit-il, nous verrons bien.
Mais sa voix s'étranglait. Ce fut sans échanger beaucoup de paroles que nous fîmes le long du quai, les quelques cent mètres pour parvenir à la maison d'édition.
Arrivés là, nous demeurâmes figés sur le trottoir.
La boutique était close, la devanture posée et verrouillée portait un écriteau bordé de noir sur lequel on lisait : Fermé pour cause de décès.
Chacornac père était mort dans la matinée.
Nous suivîmes son corbillard, Charles Barlet, Jules Evenot et moi, avec sa femme et son fils, plusieurs de ses parents, quelques occultistes aussi, qui se souvenaient des façons charmantes de cet éditeur d'un autre âge.
Sur le chemin du re tour que nous fîmes à part, Jules Evenot fut mis au courant du fait de la lettre anonyme : Charles Barlet le lui raconta d'un ton assourdi, et il ajouta :
- Maintenant, y a-t-il une corrélation entre ce fait et celui que les témoins de la réception de la lettre anonyme ont reçu un choc sur le nez ?
Jules Evenot hocha la tête, réfléchissant, confrontant ses souvenirs hermétiques.
- Mieux vaut n'en rien dire, fit-il enfin, ces coïncidences sont trop singulières.
Jules Evenot était un très digne homme, fonctionnaire des finances en retraite, lui aussi. Il avait peu connu Papus, mais il ne le tenait pas en grande estime : ses façons d'agir ne lui avaient jamais plu. Il se garda cependant de l'incriminer en l'espèce.
- Et maintenant, conclut-il, que deviendra la revue ?
- Rien, répondis-je précipitamment. La revue s'est écroulée avant de paraître.
Charles Barlet et Jules Evenot se montrèrent du même avis : leur résolution fut aussi spontanée que la mienne.
Jamais plus je n'ai songé à une publication occultiste.
Auprès de la mort qui rôde, toute coïncidence est significative.
Cette "certaine façon de comprendre la vie" qui, à divers moments a pu paraître insolite, est aussi la réponse à ceux qui n'ont pu comprendre Piobb lorsqu'il lançait les "bouteilles à la mer" dans ses ouvrages, messages volontairement provocateurs et insolites, notamment sur Nostradamus et Saint Malachie mais aussi dans la Clef universelle des sciences secrètes.
CONSEILLER OCCULTE
Piobb était très introduit dans le journalisme et les milieux parlementaires comme à la chambre des députés et au sénat.
Ses "bouteilles à la mer", il les destinait aux hommes de bonne volonté et qualifiés. Initié au Soufisme, représentant à Paris du Maréchal Lyautey, puis des résidents généraux qui lui succédèrent, il était conseiller occulte de personnes comme Daladier, César Campinchi, André Maroselli en son cousin direct Cesar Calendini du ministère de la guerre.
Sa renommée, il la devait à l'extraordinaire réalité redécouverte par lui, qu'il avait fini par baptiser : "La Théorie du Moment Cosmique".
On comprendra le succès auprès d'un polytechnicien comme Caslant de cette théorie ; de même dans les milieux politiques, d'une possible utilisation de la parole juste, à l'instant juste. Il y a bien une histoire à l'intérieur de l'histoire.
Doit-on dire, comme l'écrivait Piobb, que, "derrière l'occultisme il y a toujours de l'occulte" ?
Du Savio d'Asco, extraordinaire médium, et de Jean Mariotti de Nouvelle Calédonie, l'initié Canaque, en passant par les Vincenti, avec ce qui transparaît à l'heure actuelle à Vizzavona, la Corse reste une Terre où les Aigles s'assemblent encore sur certaines tours.
Paris, le 24 Novembre 1993
1. Il est précisé : "sur les indications expresses de l'auteur" : Les gravures sont extraites du livre intitulé Suite d'Estampes de la Renaissance italienne dite Tarots de Mantegna aux Editions Arnaud Seydoux
GÉOMANCIE Ultimes Révélations
l’émergence d’une Reliance cosmique au vivant
Celui qui fut notre « Bon Maître » - Pierre Vincenti Piobb, dans son œuvre de Vérité sur la GÉOMANCIE, nous convie dans ce nouveau texte, en une succession ininterrompue d’initiation. Le cherchant en quête de ce « quelque chose » dont il devine l’existence, pénètrera cette voie qui ouvre les portes de la transcendance. La Connaissance - de la construction secrète des points aux figures géomantiques - restitue leur partie initiatique des qualités innombrables de la Géomancie prenant vie et cohérence dans le corps et dans les âmes.
Margot Thieux apporte dans cet ouvrage les raisons métaphysiques de cet art avec la Théorie du Moment cosmique concernant le déterminisme et en arrière-plan le véritable aspect initiatique de la Géomancie telle qu’elle ressort de la Grande Tradition sauvée et réécrite par le « Noble Voyageur » que fut le Comte Pierre Xavier Vincenti-Piobb.
Le texte envisage- en calcul et en analyse - une signification en quatre termes : zodiacale, planétaire, spatiale, numérale avec un cinquième terme ayant une nature double à la fois géométrique et mathématique par l’analyse des polygones et le calcul par l’emploi des nombres. Une autre partie traite des relations rythmiques de la gamme musicale chromatique sur le septénaire des tons et demi-tons de la « musique des sphères ». L’exposé de la méthode de la constitution des Juges selon les Témoins et l’interpénétration réciproque des procédés de signification permet l’analyse des mouvements luni-solaires conduisant à l’étude du cinquième terme du système de significations. Le classement des 16 figures géomantiques résout alors le carré magique d’Albert DÜRER en sa « Mélencholia ».
Margot THIEUX, Chevalier de la Légion d’honneur, ancien Expert sage-femme auprès de la Cour d’appel de Versailles, Sociétaire des Gens de Lettres de France, a déjà publié un précédent ouvrage sur la « Géomancie, La Terre vous parle ».
Margot THIEUX
Géomancie Ultimes Révélations (éditions du cosmogone)
L’émergence d’une Reliance cosmique au vivant
Publié le 12 Avril 2019
GÉOMANCIE POUR UNE ASTROLOGUE
UN GUIDE POUR LES ÉPREUVES DE LA VIE
Très chère Margot, je suis heureuse d'avoir pu faire votre connaissance lors d'un voyage dans votre si belle région. A cette occasion vous m’avez proposé un thème géomantique qui a été une belle découverte. En tant qu’astrologue j'avais entendu parler de cet art sans le pratiquer. Ce que vous avez "lu" était la représentation exacte de ma vie du moment, de mes attentes et aspirations et j'ai pu apprécier l’extrême justesse du message délivré. Vous avez pu me parler du dénouement de tout ça, me dire si j'étais sur la bonne voie ou non et je m'en suis trouvée ragaillardie, partie pour de nouvelles aventures, pleines d'espoir et de vie. J'ai trouvé cette entrevue pleine de chaleur humaine, et votre disponibilité est une aide pour qui en a besoin. Vous êtes arrivée à la maîtrise de ce que vous faites, et vous le faites simplement avec la volonté d'une transmission. Merci de tour cœur. Véronique
En réponse : Quelques mots de Margot...
Naturellement je suis touchée par votre si beau commentaire d'autant que vos paroles viennent d'une spécialiste au grand renom.
Je suis restée émerveillée par la GÉOMANCIE, à son service, et-nous en avons parlé- pu témoigner de certains travaux exceptionnels, inédits du Comte Pierre Xavier Vincenti PIOBB dans leur intégrité Géomantique confiée dans mon livre récemment publié aux éditions du COSMOGONE intitulé -GÉOMANCIE ULTIMES RÉVÉLATIONS.
Ces RÉVÉLATIONS répondent à la quête de l'origine du véritable aspect initiatique des FIGURES GÉOMANTIQUES. Connaissance, naissances, emplacements, itinéraires, implications au travers de la THÉORIE DU MOMENT COSMIQUE en regard du DÉTERMINISME.
MERCI Véronique de votre Témoignage en regard de cette réalité du déterminisme, de ces RÉVÉLATIONS , de cette TRANSMISSION .
A vous- A bientôt...Margot
Avec
L'Immense Respect et Gratitude
au "NOBLE VOYAGEUR" le COMTE Pierre Xavier Vincenti PIOBB
Legs confié in extenso de la Vérité sur la GÉOMANCIE.
L’ÉMERGENCE D'UNE RELIANCE COSMIQUE AU VIVANT
de MARGOT THIEUX..
Margot Thieux apporte dans cet ouvrage les raisons métaphysiques de cet art avec la Théorie du Moment cosmique concernant le déterminisme et en arrière-plan le véritable aspect initiatique de la Géomancie telle qu’elle ressort de la Grande Tradition sauvée et ré-écrite par le Comte Pierre Xavier Vincenti-Piobb.
Le texte envisage une signification en quatre termes : zodiacale, planétaire, spatiale, numérale avec un cinquième terme ayant une nature double à la fois géométrique et mathématique.
Déjà auteur d’un premier ouvrage très pédagogique sur le sujet, Margot Thieux aborde ici les dimensions les plus subtiles de la géomancie, notamment métaphysiques, en rassemblant des textes, disponibles certains sur internet, ou inédits de Pierre Vincenti Piobb.
P.V. Piobb eut une influence aussi discrète qu’importante sur certains milieux hermétistes. La question de la géomancie dépasse largement le domaine des mancies pour aborder celle de la structure de l’apparaître et l’accès aux dimensions métaphysiques. Elle est ce que l’auteur et P.V. Piobb désignent comme un « système général de signification ».
« Nous avons que les 7 signes planétaires mesurent le cours infini du Temps, que les 12 signes zodiacaux mesurent la circonscription de l’Espace et que les 16 figures dites spatiales signifient les points circonscrits d’un Espace donné. Le rapport du Temps à l’Espace peut donc s’établir avec pour dénominateur soit un signe zodiacal soit une figure géomantique : T/Z ou T/G.
Mais les figures dites spatiales, qui précisent les points d’un espace circonscrit, permettent de connaître la disposition des parties constituantes d’une « chose » donnée (dont cet espace est un plan) et ainsi s’appliquer à l’Essence. »
Le chemin proposé par la géomancie conduit ainsi de la Forme à l’Essence mais aussi, par renversement, comment l’Essence s’exprime en une infinité de nuances dans la Forme. Sa compréhension fait appel à l’arithmosophie et à la géométrie notamment aux polygones, 22 polygones qui renvoient aux 22 lettres de l’alphabet hébreux. Nous retrouvons dans l’enseignement de P.V. Piobb nombre de sujets traités dans le cadre du Compagnonnage, notamment dans les relations entre polygones (cela évoquera les volumes de Platon du Compagnonnage) et Tétragramme sacré. L’ouvrage décrit minutieusement les mécanismes et les projections qui conduisent jusqu’aux formes géomantiques.
Un autre sujet fondamental étudié dans ces pages est la
« théorie du moment cosmique selon P.V. Piobb ».
« Mes travaux personnels sur la cosmologie générale, explique Piobb, m’ont conduit à admettre que tous les faits terrestres résultaient uniquement du jeu mécanique des forces qui agissent sur la terre. Les douze mouvements auxquels cet astre est soumis y ont produit l’aspect géographique que nous connaissons, établi la circulation des courants maritimes, aériens et magnétiques et localisé les diverses formes de la vie.
Les faits sociaux eux-mêmes sont en fonction de ces mouvements de l’astre. J’ai pu dégager de la rotation du périhélie la loi qui régit le processus de la civilisation à la surface du globe : par suite d’un flux et d’un reflux, complexe, mais analogue à celui des marées, la civilisation progresse de l’est à l’ouest en sens rétrograde. J’ai ainsi corroboré les observations de Mr Metchnikoff et pu déterminer la capitale future de la civilisation qui succédera à la nôtre.
Mais les douze mouvements de la terre sont incessants et jamais l’astre ne se retrouve dans le même endroit de l’espace. De plus ces mouvements occasionnent à la Terre une infinité de situations spéciales, si bien que la raison d’un fait ne peut pour ainsi dire être saisie que sur le moment. C’est pourquoi j’ai dénommé une théorie – théorie du moment cosmique. »
Au sein d’un déterminisme universel, P.V. Piobb cherche à identifier les mécanismes du déterminisme humain. Sa conception de l’espace est plutôt newtonienne. Nous savons depuis que la théorie de l’espace de Newton est fausse même si elle permet des applications remarquables. L’approche déterministe de Piobb traite de la dualité et s’applique donc à la compréhension des conditionnements de la personne.
Margot Thieux propose sur cette base plusieurs exemples de thèmes géomantiques.
L’ouvrage, aussi intéressant que difficile et exigeant, intéressera aussi bien les étudiants de la géomancie que ceux qui s’intéressent aux travaux de P.V. Piobb qu’il est important de sortir de l’oubli
Je désir vendre le livre du temple inconnu ( édition M. Pagé 1917)
il est en parfaite état. c'est l'édition originale
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