D'où vient le mythe de la St-Jean ?
Le 24.. juin fut attribué à Saint Jean-Baptiste, par l'Église; lors de la mise au point du calendrier qui nous régit. Par la suite, cette fête est devenue le prétexte à de nombreuses manifestations: processions, feux et bûchers, pratiques magiques, mélangeant joyeusement rites chrétiens et païens.
Ces derniers semblent en effet bizarrement «déplacés ».
Leur origine étant liée au soleil et donc au solstice d'été le 21 juin, comment expliquer leur persistance le jour de la Saint-Jean?
Il est fort possible que l'esprit humain, fort attaché à ces fêtes gaies, vives et colorées, ait voulu les conserver malgré l'Église... en les faisant « glisser »tout doucement vers le 24 juin.
Ainsi, les traditions et la morale étaient-elles conservées et la Saint-Jean pouvait devenir naturellement le symbole de la joie et de la plénitude de l'été.
Les herbes sacrées de la St Jean.
..
une légende attribue à certaines plantes une efficacité exceptionnelle le matin du 24 juin. C'est à ce moment-là qu'il conviendrait de les cueillir, pour capter leurs pouvoirs en de précieux breuvages ...
C'est qu'au matin de la Saint-Jean, les forces de la terre sont à leur apogée et les plantes, discrètes machines à capter l'énergie, puisent alors le maximum de ce qui s'offre à leurs racines.
Toute la matinée, elles sont un concentré de ces forces qui retournent à la terre dès midi.
Les floraisons de l'été gagnent donc à être cueillies ce jour-là.
Les sept plantes sacrées de la Saint-Jean, bien sûr: armoise, joubarbe, lierre terrestre, marguerite, millefeuille, millepertuis et sauge; mais aussi leurs vingt cousines estivales: angélique, aubépine, bourrache, capucine, chélidoine, gentiane, hysope, lavande, marjolaine, mauve, mélisse, menthe, myrte,
pimprenelle, plantain, reine des prés, romarin, serpolet, thym et verveine ...
et toutes les autres !
Pour le rituel de la cueillette, il faut avoir le cœur aussi frais que les mains,
le ventre vide après la folle nuit, et s'accrocher un grand panier au bras ...
Une faucille est aussi d'une grande utilité: il facilite la tâche
et permet de ne prendre que ce qu'il faut de la plante, sans la détériorer.
Nous voici donc en route, pieds nus dans la rosée, marchant à reculons ...
pour que la main ne prenne pas plus que n'embrasse un regard proche.
Ainsi laisse t-on toutes ses chances à la nature offerte.
Puisqu'il est bon, à la Saint-Jean, d'avoir le cœur en amour, on récoltera d'abord les plantes qui composent la « poudre de badinage»: marjolaine, thym, verveine et myrte.
Après séchage, on les réduit en poudre fine, qu'on passe au tamis de soie.
Les soirs de bal, on respirera quelques prises de ce sortilège pulvérisé.
Mais pour susciter l'amour chez l'élu?
Un philtre, tout simplement!
Il faut partir avant le lever du soleil de la Saint-Jean pour ramasser l'élécampane ou grande aunée, que l'on fait sécher avant de la pulvériser et qu'on mélange ensuite à de l'ambre gris.
Le tout sera recueilli dans un sachet de fine toile serrée que l'on devra porter sur soi pendant neuf jours.
Reste maintenant à faire absorber un peu de cette préparation par trois fois
et à son insu à l'élu de votre cœur.
Mais que vaut l'amour si le corps nous manque ?
Pour lui conserver son intégrité et réparer les atteintes du temps et des maladies, point n'est besoin d'une volumineuse pharmacopée.
Celle du Bon Dieu, engrangée à son apogée, en ce jour où le soleil triomphe
et exalte les sucs de la terre, ces remèdes gratuits et à la portée de tous y pourvoiront.
Encore faut-il ne pas se tromper au moment du choix car chaque herbe a sa singularité.
Voici l'armoise, la couronne de Saint-Jean, fille d'Artémise, déesse des femmes,
et bonne fille des chemins et des décombres.
On cueille seulement ses tiges fleuries qu'on utilise pour soigner les troubles féminins, mais aussi pour fortifier l'appareil digestif.
Infusez de 10 à 15 g par litre d'eau pendant 1/4 d'heure et buvez-en trois tasses par jour entre les repas.
Voilà la joubarbe, petit artichaut sauvage des toits des murailles sèches, mais herbe du grand Jupiter, dont le domaine est les affections épidermiques: cors, dartres, gerçures, piqûres d'insectes ... que l'on guérit avec des cataplasmes de feuilles fraîches pliées.
Voici encore le lierre terrestre, qu'on appelle aussi courroie de Saint-Jean tant il rampe et s'allonge, dans les bois et les haies, pour porter ses fines tiges à fleurs en gueules violettes.
On ramasse la plante entière pour lutter, l'hiver venu, contre les troubles des bronches.
Une cuillerée à dessert de la plante pulvérisée, dans une tasse, doit infuser 10mn et l'on en boit trois ou quatre tasses par jour entre les repas.
La grande marguerite, la gloire des champs de l'été peut, quant à elle, s'utiliser fraîche, le cœur broyé, sur les plaies qu'elle aide à cicatriser.
Sèche et infusée 10mn, une cuillerée à soupe de fleurs par tasse, elle soignera les conjonctivites.
Et voici l'achillée dite millefeuille, l'herbe aux coupures, prisée d'Achille et de ses guerriers qui en exprimaient le suc frais pour guérir leurs blessures.
En infusion de fleurs, 30 g par litre, trois tasses par jour, elle lutte contre les parasites intestinaux et redonne du tonus.
Et puis le millepertuis, l'herbe aux brûlures, dont on cueille les fleurs d'or sur les bords des chemins et dans les prés ensoleillés. On en remplit un bocal de verre blanc,on les recouvre d'huile d'olive et on expose au grand soleil pendant trois semaines. Après filtrage, on obtient une huile d'un beau rouge que l'on garde bien bouchée. Voilà de quoi soulager et soigner les brûlures, en onction,
et calmer les douleurs rhumatismales en friction.
Et la sauge, la "toute-bonne" « Pourquoi mourrait-il l'homme qui a sauge en son jardin? »
On la trouve en sauvageonne, bien sûr, mais l'officinale est si facile à cultiver
et si puissante qu'il ne faut pas hésiter à l'installer dans son jardin.
Toutes sont d'irremplaçables toniques et stimulants. Elles sont en outre
d'admirables digestifs, infusées 10rnn à 20 g par litre et prises trois fois par jour
ou ajoutées aux viandes - surtout le mouton - au gibier, à la volaille ou au poisson dont elles facilitent la digestion.
Il est mille autres herbes de la Saint-Jean car chaque contrée a ses préférences,
ses plantes compagnes, son savoir.
Point n'est besoin de les collectionner, ni en variétés ni en quantités.
Mais les sept énumérées ci-dessus permettent de faire face aux petits maux
de tous les jours.
Naturellement, il est bien d'autres combinaisons satisfaisantes aussi ... à condition d'être ramassées au meilleur moment - le matin - au meilleur jour, celui du solstice d'été, celui de la Saint-Jean !
Le 24.. juin fut attribué à Saint Jean-Baptiste, par l'Église; lors de la mise au point du calendrier qui nous régit. Par la suite, cette fête est devenue le prétexte à de nombreuses manifestations: processions, feux et bûchers, pratiques magiques, mélangeant joyeusement rites chrétiens et païens.
Ces derniers semblent en effet bizarrement «déplacés ».
Leur origine étant liée au soleil et donc au solstice d'été le 21 juin, comment expliquer leur persistance le jour de la Saint-Jean?
Il est fort possible que l'esprit humain, fort attaché à ces fêtes gaies, vives et colorées, ait voulu les conserver malgré l'Église... en les faisant « glisser »tout doucement vers le 24 juin.
Ainsi, les traditions et la morale étaient-elles conservées et la Saint-Jean pouvait devenir naturellement le symbole de la joie et de la plénitude de l'été.
Les herbes sacrées de la St Jean.
..
une légende attribue à certaines plantes une efficacité exceptionnelle le matin du 24 juin. C'est à ce moment-là qu'il conviendrait de les cueillir, pour capter leurs pouvoirs en de précieux breuvages ...
C'est qu'au matin de la Saint-Jean, les forces de la terre sont à leur apogée et les plantes, discrètes machines à capter l'énergie, puisent alors le maximum de ce qui s'offre à leurs racines.
Toute la matinée, elles sont un concentré de ces forces qui retournent à la terre dès midi.
Les floraisons de l'été gagnent donc à être cueillies ce jour-là.
Les sept plantes sacrées de la Saint-Jean, bien sûr: armoise, joubarbe, lierre terrestre, marguerite, millefeuille, millepertuis et sauge; mais aussi leurs vingt cousines estivales: angélique, aubépine, bourrache, capucine, chélidoine, gentiane, hysope, lavande, marjolaine, mauve, mélisse, menthe, myrte,
pimprenelle, plantain, reine des prés, romarin, serpolet, thym et verveine ...
et toutes les autres !
Pour le rituel de la cueillette, il faut avoir le cœur aussi frais que les mains,
le ventre vide après la folle nuit, et s'accrocher un grand panier au bras ...
Une faucille est aussi d'une grande utilité: il facilite la tâche
et permet de ne prendre que ce qu'il faut de la plante, sans la détériorer.
Nous voici donc en route, pieds nus dans la rosée, marchant à reculons ...
pour que la main ne prenne pas plus que n'embrasse un regard proche.
Ainsi laisse t-on toutes ses chances à la nature offerte.
Puisqu'il est bon, à la Saint-Jean, d'avoir le cœur en amour, on récoltera d'abord les plantes qui composent la « poudre de badinage»: marjolaine, thym, verveine et myrte.
Après séchage, on les réduit en poudre fine, qu'on passe au tamis de soie.
Les soirs de bal, on respirera quelques prises de ce sortilège pulvérisé.
Mais pour susciter l'amour chez l'élu?
Un philtre, tout simplement!
Il faut partir avant le lever du soleil de la Saint-Jean pour ramasser l'élécampane ou grande aunée, que l'on fait sécher avant de la pulvériser et qu'on mélange ensuite à de l'ambre gris.
Le tout sera recueilli dans un sachet de fine toile serrée que l'on devra porter sur soi pendant neuf jours.
Reste maintenant à faire absorber un peu de cette préparation par trois fois
et à son insu à l'élu de votre cœur.
Mais que vaut l'amour si le corps nous manque ?
Pour lui conserver son intégrité et réparer les atteintes du temps et des maladies, point n'est besoin d'une volumineuse pharmacopée.
Celle du Bon Dieu, engrangée à son apogée, en ce jour où le soleil triomphe
et exalte les sucs de la terre, ces remèdes gratuits et à la portée de tous y pourvoiront.
Encore faut-il ne pas se tromper au moment du choix car chaque herbe a sa singularité.
Voici l'armoise, la couronne de Saint-Jean, fille d'Artémise, déesse des femmes,
et bonne fille des chemins et des décombres.
On cueille seulement ses tiges fleuries qu'on utilise pour soigner les troubles féminins, mais aussi pour fortifier l'appareil digestif.
Infusez de 10 à 15 g par litre d'eau pendant 1/4 d'heure et buvez-en trois tasses par jour entre les repas.
Voilà la joubarbe, petit artichaut sauvage des toits des murailles sèches, mais herbe du grand Jupiter, dont le domaine est les affections épidermiques: cors, dartres, gerçures, piqûres d'insectes ... que l'on guérit avec des cataplasmes de feuilles fraîches pliées.
Voici encore le lierre terrestre, qu'on appelle aussi courroie de Saint-Jean tant il rampe et s'allonge, dans les bois et les haies, pour porter ses fines tiges à fleurs en gueules violettes.
On ramasse la plante entière pour lutter, l'hiver venu, contre les troubles des bronches.
Une cuillerée à dessert de la plante pulvérisée, dans une tasse, doit infuser 10mn et l'on en boit trois ou quatre tasses par jour entre les repas.
La grande marguerite, la gloire des champs de l'été peut, quant à elle, s'utiliser fraîche, le cœur broyé, sur les plaies qu'elle aide à cicatriser.
Sèche et infusée 10mn, une cuillerée à soupe de fleurs par tasse, elle soignera les conjonctivites.
Et voici l'achillée dite millefeuille, l'herbe aux coupures, prisée d'Achille et de ses guerriers qui en exprimaient le suc frais pour guérir leurs blessures.
En infusion de fleurs, 30 g par litre, trois tasses par jour, elle lutte contre les parasites intestinaux et redonne du tonus.
Et puis le millepertuis, l'herbe aux brûlures, dont on cueille les fleurs d'or sur les bords des chemins et dans les prés ensoleillés. On en remplit un bocal de verre blanc,on les recouvre d'huile d'olive et on expose au grand soleil pendant trois semaines. Après filtrage, on obtient une huile d'un beau rouge que l'on garde bien bouchée. Voilà de quoi soulager et soigner les brûlures, en onction,
et calmer les douleurs rhumatismales en friction.
Et la sauge, la "toute-bonne" « Pourquoi mourrait-il l'homme qui a sauge en son jardin? »
On la trouve en sauvageonne, bien sûr, mais l'officinale est si facile à cultiver
et si puissante qu'il ne faut pas hésiter à l'installer dans son jardin.
Toutes sont d'irremplaçables toniques et stimulants. Elles sont en outre
d'admirables digestifs, infusées 10rnn à 20 g par litre et prises trois fois par jour
ou ajoutées aux viandes - surtout le mouton - au gibier, à la volaille ou au poisson dont elles facilitent la digestion.
Il est mille autres herbes de la Saint-Jean car chaque contrée a ses préférences,
ses plantes compagnes, son savoir.
Point n'est besoin de les collectionner, ni en variétés ni en quantités.
Mais les sept énumérées ci-dessus permettent de faire face aux petits maux
de tous les jours.
Naturellement, il est bien d'autres combinaisons satisfaisantes aussi ... à condition d'être ramassées au meilleur moment - le matin - au meilleur jour, celui du solstice d'été, celui de la Saint-Jean !